VOYOUES
VOYOUES
LA VEGANOVA CIE
Résidence du :
19-30 mai 2025
Finalisation du spectacle
Direction artistique et jeu : Assaï Blanchard, Louise Tardif
Mise en scène : Marion Quatrevaux
Création sonore, musique live et régie : Aurélien Calvo
Théâtre de rue
OCCITANIE - Haute-Garonne

Une vieille bagnole déboule, sound-system à balle. Les VOYOUeS sont en cavale. Un monde oppressant les poursuit. Objectif : fête, échappée, intensité.
Iels sont bien parti·es pour trouver encore l’interstice, rêvent le “vrai vivant” et cherchent à embarquer du monde avec elleux.
Et puis ça déraille, ça pète, même ça, ça ne marche plus. Leur bagnole leur ressemble, il y a une mécanique qui ne roule plus, un projet de fond est à ré-inventer.
Le monde est en panne, il va falloir en rire, et trouver l'énergie non fossile de se réchauffer ensemble et vivre tragiquement heureux.
FUIR
Nous souhaitons mettre en scène la fuite.
A la fois donner à voir une fuite en avant contemporaine, un déni des urgences de notre époque, mais aussi donner à sentir le besoin de construire ensemble une fuite vitale à la sensation de la panne généralisée.
Fuir dans la joie, la fête, les brèches d’un monde serré, reste un geste de survie primordial.
Notre enjeu est de donner à savourer un espoir, comme un goût de nouveaux possibles.
Nous mettons en place une fiction, celle d’un trio en cavale dans un futur proche où la fête serait interdite. Elles sont deux voyoues et une figure masquée qui tient les rênes de la musique.
EN BAGNOLE
Ce trio s’organise autour d’une voiture. L’enjeu est de faire évoluer le sens de cette scénographie ordinaire. Vieille R19 transformée en voiture sound-system, elle est le symbole d’un rêve d’aventure nostalgique, un road-movie oublié. Elle va être cependant l’engrenage de la panne, elle va accueillir une implosion, la panique de l’absence de directions, et s’inviter comme le symbole de l’épuisement des êtres et des ressources. Cette voiture arrête le spectacle là où quelque chose doit se ré-inventer. Elle devient alors la grande malle à jouets, la boîte en métal autour de laquelle les personnages tourbillonnent, boîte de pandore, boîte noire, qui contient la folie de leur subconscient en déroute. C’est cette voiture qu’à la fin, nous allons désosser et le public sera invité à communier autour de sa carcasse.
DANS LE PAYSAGE La fuite prend ainsi corps dans les percées musicales, les percées poétiques et dans l'espace. Le spectacle VOYOUeS se veut un débordement dans l'espace public. Face à la panne généralisée, il y a comme un besoin de tourner le dos, de quitter l'espace de représentation, d'aller jouer avec l'autour, plus largement, prendre d'autres hauteurs.
La présence du musicien devient alors une entité symbolique, une bizarrerie théâtrale, la représentation de la fête comme monstre masqué, carnavalesque, qui fait corps avec la voiture. Son masque est celui de la licorne, animal de bonne augure, difficile à attraper, sauvage et indomptable, symbole d’une élévation et de l’union des contraires. Il est un partenaire, le personnage du trio qui reste fidèle, ne désespère pas, n'implose pas, cherche calmement d'autres mélodies. La musique est un élément clef pour la dérive qui s’orchestre. On assiste à une dérive des registres de jeu, une dérive dans l’ouverture des scènes qui peuvent glisser d’un délire à un bas les masques. Des capsules lyriques trouvent alors leur place, créent des suspensions.
AU MILIEU DES GENS
Nous souhaitons finir le spectacle sur une autre forme de brèche dans le réel. Nous tentons de créer l'arrêt, l'arrêt de notre fuite, l'arrêt de nos refus de voir. Pour cela, nous arrêtons le spectacle, et nous tentons de générer un nouveau rapport, plus vivant, comme le renouveau qui pousse dans les fissures. Là encore, notre vecteur reste la musique. C'est elle qui se ré-invite, en une multitude d'instruments à vent, nombreux, qui apparaissent comme par magie, qui étaient là depuis le début. Le mouvement proposé à tous·tes est alors celui de se lever, de s’élever, pour ouvrir des perspectives vers un futur meilleur.
LA CIE
La VégaNova défend des écritures de plateau engagées dans les propos et dans les corps, un théâtre de sensibilité et d’humour, poétique et performatif. Fondée à l’occasion de la création du solo UNjE d’Assaï, et porté par deux femmes artistes, Assaï Blanchard et Louise Tardif, la compagnie investit les salles de théâtre et l’espace public. Assaï et Louise cherchent, par des écritures sur-mesure, à parler de l’état de nos libertés contemporaines. Elles écrivent un théâtre qui part des intimes, et cherchent à questionner le monde contemporain là où il met nos subjectivités à mal, là où l’individu entre en collision. Elles regardent les dispositifs d'enfermement de nos sociétés et cherchent les dramaturgies pour les mettre en lumière. Un théâtre qui cherche à ne jamais oublier la part de folie qui nous habite.
L’identité de la compagnie se construit alors dans la rencontre entre deux approches théâtrales. Assaï travaille un théâtre traversé par le clown et le bouffon. Elle va chercher dans l’improvisation à déployer la logorrhée, à exprimer puissamment les contradictions humaines et montrer le monstre. Louise Tardif cherche un théâtre de performances, de rapports à l’espace et au public. Un théâtre où l’expression de l’intime passe par l’écriture, des mots, des corps et des espaces.
L’identité de la compagnie se travaille également dans les rencontres. Louise et Assaï font le choix d’écritures collectives, impliquant chaque membre de l’équipe dans la dramaturgie et les propositions artistiques. Elles décident de maintenir le rôle à part entière de la mise en scène dans la constitution de l’équipe. Marion Quatrevaux suit le travail depuis la création de UNjE et s’empare de la mise en scène de VOYOUeS. Sa recherche, que l’on retrouve également dans ses autres créations, permet d’approfondir celle de la compagnie. Elle travaille à brouiller les pistes entre réalité et fiction, créer un rapport intime avec le public pour le rendre réceptif autrement, et établir un climat où l’histoire intime devient une histoire collective. Elle propose un regard optimiste sur un futur possible.
Leurs écritures de plateau cherchent des rapports public singuliers et travaillent la langue. Les contrats fictionnels mis en place impliquent le public dans la fiction, lui donne un rôle et offre des espaces pour jouer avec lui. Leurs textes naissent d'improvisations où jaillit « la formule » et de re-travail par l'écrit. Dans leur théâtre s'invite ce qu'elles nomment les « capsules », bulles où s’assument des formes littéraires (du Jean Racine dans UNjE ou la traversée..., des écritures poétiques personnelles dans VOYOUeS).
Aurélien Calvo est une nouvelle rencontre qui permet de déployer la dimension musicale que la compagnie recherchait avec VOYOUeS. Assaï, en tant que chanteuse, compose alors avec Aurélien, dans une rencontre artistique particulièrement fluide. Aurélien construit des univers sonores qui portent la dramaturgie et créée des arrangements musicaux qui intensifie l’immersion, le caractère cinématographique, les bascules de registres, les parcours sensibles des comédiennes.
La VégaNova développe également un volet transmission. Louise Tardif met en scène depuis 2021 les spectacles de l'option théâtre du Lycée agricole Touscayrats de Verdalle (Tarn) ainsi qu’en septembre 2024 le projet des Terminales SAPAT du même lycée. Elle développe avec les lycéen·nes un travail autour des écritures de théâtre contemporain et de la mise en jeu de sujets d'actualité (l’amour 2.0, le fait d’habiter un territoire et de revendiquer des droits, le débat citoyen, le harcèlement scolaire). Assaï entame un travail auprès des enfants et adolescent·es dys et troubles associés en lien avec l'association DYS/DYS.
Soutiens :
Co-production : Eté de Vaour
Partenaires : AGIT, Vallée d’Orlu en partenariat avec Ax-animation, Eté de Vaour, Espace JOB, CMCAS, l’Usine de Tournefeuille en partenariat avec les Thérèses, La Glissade en partenariat avec Angonia, La Petite Pierre